14/01/2016
Le poème runique Norvégien (1200)
Ce poème d’inspiration scaldique, rédigé en vieux norvégien, daterait du XIIème ou XIIIème siècle. Le texte original fut conservé à la bibliothèque universitaire de Copenhague, puis détruit lors d’un incendie en 1728. Il est attesté par deux copies, la première de Olaus Wormius (Ole Worm, Runar seu Danica Literatura Antiquissima, Amsterdam, 105–7, 1636), et l’autre de Arni Magnússon et Jón Eggertson en 1686.
Composé en rimes, le poème comporte deux phrases de six syllabes pour chaque rune, sauf la 15ème. La première concerne le nom et le sens de la rune, la seconde est à caractère gnomique ou pourrait désigner la forme des runes. Il est à noter que malgré une référence au Christ, l’aspect païen demeure dans le texte.
f
Fé (Richesse)
La richesse est source de discorde dans la famille ;
dans la forêt le loup grandit.
u, v
Úr (Scories)
Les scories viennent du mauvais fer ;
le renne court souvent sur la neige gelée.
th
Þurs (Géant)
Le géant provoque la maladie des femmes ;
peu se réjouissent de l'infortune.
a, o
Óss (Estuaire)
L’estuaire est le chemin de la plupart des voyages ;
mais le fourreau est le chemin des épées.
r
Ræið (Chevauchée)
La chevauchée est, dit-on, le pire pour les chevaux ;
Reginn forgea la meilleure épée.
k
Kaun (Furoncle)
Le furoncle est la malédiction de l’enfant ;
infortune fait pâlir l’humain.
h
Hagall (Grêlon)
Le grêlon est le plus froid des grains ;
Christ donna forme à l’ancienne demeure.
n
Nauðr (Nécessité)
La nécessité laisse peu de choix ;
l’homme nu est glacé par le gel.
i, j
Ís (Glace)
Large pont nomme-t-on la glace ;
l’aveugle a besoin qu’on le guide.
A
Ár (Récolte)
La récolte est un profit pour les humains ;
je reconnais que Froði fut généreux.
s
Sól (Soleil)
Le soleil est la lumière du monde ;
je m’incline face au sacré.
t
Týr (Tyr)
Tyr est l’ase manchot ;
souvent le forgeron doit souffler.
b
Bjarkan (Bouleau)
Le bouleau est l’arbuste au plus vert feuillage ;
Loki a bien réussi sa duperie.
m
Maðr (Homme)
L'homme produit encore plus de terre ;
puissante est la serre du faucon.
l
Lögr (Eau)
Les chutes d’eau coulent des falaises ;
les objets coûteux sont faits en or.
y
Ýr (If)
L'if est l’arbre le plus vert en hiver ;
il crépite quand il brûle.